Venise

Published on April 3 2014

Venise

Bonjour à toutes et à tous,

après un silence radio bien trop long, je reviens vers vous avec une nouvelle série d'articles à suivre régulièrement, avec entre autre d'ici quelques semaine le montage de "Reflets Des Mondes", notre nouvelle création de danse.

Afin de donner de nouvelles couleurs à ce blog, voici un extrait d'une série de photographies sur laquelle je travaille en ce moment.

"L'angle d'une rue, n'est que l'angle de notre pensée. Aucune pointe, aucune épée, ni même aucune lance n'aura aussi profondément, insidieusement, et assidument su marquer ma chair tout au long de ces longues années, que cet angle et la vérité que je devais découvrir derrière, pensa Remondo. Ce que je devais découvrir à ce tournant de ma vie, et d'une rue, n'était pas un abîme, ni même un gouffre, c'était une vérité toute simple. Une vérité non indicible, seulement une vérité non dite. Une vérité simple comme cette respiration, comme ce cœur qui bat en hiver et qui se cache au fond d'un terrier en espérant que le fauve s'en ira se délecter d'un autre un peu plus loin ; un autre que l'on a autrefois appelé "mon cher ami".
Car c'était bien de cela dont il s'agissait : de bonnes manières. De bonnes manières troubles, faussées, dont on ne connait pas plus la signification qu'on ne se souvient du sens d'une valse qu'un cruel geôlier nous pousserait à danser des saisons durant à l'ombre de barreaux d'argent et au rythme d'un balancier rouillé mais implacable.
Cette vérité non dite que je découvris à cet angle de rue, un soir, à Venise, alors que les canons résonnaient au loin et faisait trembler la vitrine de cet artisan était des plus simples : j'allais périr, dans un instant, et pourtant non ! jamais je ne donnerais la main de ma fille à ce jeune imbécile sans nom ! Le sang prévaut ; le sang et la terre, pensa Don Armondo Centranico avant de rendre son dernier souffle face à cette vitre invisible."

Written by Decourty Baptiste

Published on #Photographie, #Ecrits

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